Infolettre #15, celle dont vous êtes la Ripley
Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses autrices, auteurs, créateurs et créatrices. Aujourd’hui, Megan Bédard profite de la tribune qu’on lui offre pour s’adonner à la fan fiction!
Dans une première version de mon livre, Xénomorphe : Alien ou les mutations d’une franchise, je voulais écrire un « essai dont vous êtes le héros ou l’héroïne ». J’avais créé tout un réseau de renvois dans les notes de bas de page où l’on pouvait lire mes réflexions dans le désordre, mais bon, ça n’a pas tellement bien fonctionné. Je me reprends ici pour offrir au lectorat de Ta Mère une infolettre dont vous êtes la victime : essayez de survivre à une aventure dans le Nostromo… C’est peut-être pas aussi facile que ça en a l’air. (Avertissement de contenu : violence et horreur.)
***
C’est comme te faire réveiller avec une claque dans’ face. Allongée dans la bassine en plastique qui fait office de lit pour le sommeil cryogénique, tu as l’impression que ta tête est sur le point d’exploser. Tu t’assois péniblement, ta peau frottant sur la surface glacée. Tu t’étires le cou pour voir ce qui est advenu de tes collègues, mais la vapeur qui s’échappe du tuyau d’alimentation t’empêche de discerner tout signe de vie sous les couvercles fermés des bains qui t’entourent. Avec de la chance, ils rêvent encore paisiblement.
Manifestement, le Nostromo a frappé quelque chose. Quelque chose de gros. Il faudrait aller vérifier l’état du vaisseau dans la salle des commandes. Mais tout d’abord…
… l’uniforme du sommeil cryogénique est un peu révélateur, tu n’as pas vraiment envie de te promener en bobettes. Pour aller enfiler de vrais vêtements, va en 1.
… ton estomac se met à gargouiller violemment; c’est normal, après des mois de jeûne. Pour rester en sous-vêtements et trouver un snack, va en 2.
***
1
L’impression d’être observée te fait frissonner et le malaise à l’idée de te promener en sous-vêtements dans le Nostromo s’installe. Tu te diriges donc vers la salle d’équipement pour enfiler un jumpsuit en denim et des bottes de cuir et pour coiffer ton incroyable crinière de cheveux bruns bouclés. En fouillant dans les casiers, tu trouves aussi tout un arsenal de gadgets qui pourraient t’être utiles.
Malheureusement, le corps a ses limites et tu n’as que deux mains, alors tu ne pourras en choisir qu’un :
Tu prends une petite boîte grise qui ressemble à un Game Boy de première génération : un traqueur de mouvement! Ça pourrait servir, peut-être?
Tu décides plutôt de combattre le feu par le feu et tu t’empares du lance-flamme qui traine sur l’un des bancs en métal de la salle d’équipement. Tchk-tchk, la tank à gaz est pleine.
Alors que tu fouilles un peu plus loin, une boule de poils orange te saute au visage en lançant un miaulement qui déchire le silence du vaisseau. Jonesy! Le chat qui partageait ton bain cryogénique. Tu te dis qu’aucune menace ne t’attend qui nécessiterait un traqueur de mouvement ou un lance-flamme. Tu serres donc le chat dans tes bras.
Note ton choix d’équipement et dirige-toi vers la cuisine en 2 pour manger un bon snack.
***
2
Le sommeil cryogénique, ça donne les munchies. Ton estomac sonne comme une chorale de baleines. Donc, direction la cuisine pour réhydrater un bon hot chicken. Pendant que le sachet de nourriture grisâtre gonfle au contact de l’eau pour prendre une forme plus ou moins ragoutante, un bruit résonne dans l’armoire sous l’évier. Une sorte de cliquetis. Peut-être que la plomberie a été amochée durant l’accident?
Si tu es toujours en bobettes, va en 3.
Si tu as pris le traqueur de mouvement, va en 4.
Si tu as pris le lance-flamme, va en 5.
Si tu as pris le chat, va en 6.
***
3
Un frisson te parcoure le corps, tu te sens plus dénudée que jamais. Tu as l’impression qu’on t’observe?
Prenant ton courage en main, tu décides de regarder sous l’évier. C’est probablement juste un rat (de l’espace). Rends-toi en 7.
Tu ne prends pas de chance; tu agrippes l’assiette de hot chicken et tu cours vers la pièce adjacente. Rends-toi en 8.
***
4
Contente d’être équipée d’un traqueur de mouvement, tu fire up la machine pour vérifier si le bruit sous l’évier est le résultat d’un simple bris dans la plomberie ou s’il y a quelque chose de vivant là-dessous. Le bip bip signale l’apparition de petits points blancs sur l’écran grisâtre du traqueur. Il semble y avoir du mouvement sous l’évier… mais aussi ailleurs dans le vaisseau! Qu’est-ce que ça pourrait bien être? Des rats, peut-être ? C’est la raison pour laquelle on a amené Jonesy sur le Nostromo. Il y a toujours plein de rats qui se faufilent à bord, même si on est souvent à des années-lumière de la Terre lors de l’embarquement. Après avoir médité sur les indésirables rongeurs de l’espace, tu décides…
…de vérifier sous l’évier la source du mouvement. Rends-toi en 7.
…de prendre le hot chicken et d’aller voir ce qui provoque du mouvement plus loin dans le vaisseau. Rends-toi en 8.
***
5
Ne tentons pas le diable. Que ce soit un rat, une grosse araignée, un problème de plomberie ou quelque chose de plus monstrueux, le stress te fait appuyer sur la gâchette de ton arme. Les flammes englobent l’évier, les armoires et le hot chicken et se propagent rapidement dans toute la pièce. Tu fuis l’incendie qui ravage à une vitesse fulgurante tous les poils de ton visage et le Nostromo. Chaque bouffée de fumée brûle tes poumons, la pièce tourne et tu perds connaissance.
Sur une planète qu’on nommera LV-426, un extraterrestre sans yeux regarde brûler le Nostromo écrasé. Ses passagers succombent aux flammes, inconscients de leur sort. GAME OVER.
***
6
Le bruit surprend Jonesy, qui lève sa tête de son bol de croquettes. Le chat grogne en direction de l’évier, signalant la menace, et file vers le corridor.
Tu t’armes du long couteau de cuisine, prête au combat contre ce qui se terre sous l’évier. Va en 7.
Pas question de rester ici avec ce qui se cache là-dessous. Tu suis l’exemple de Jonesy et lui emboites le pas. Va en 8.
***
7
Tes mains tremblantes se posent sur les poignées métalliques de l’armoire. Le cliquetis se fait plus insistant. Avant même que tu puisses ouvrir la porte, une créature noire et luisante se jette sur ta tête. Ton visage déformé par la peur se reflète sur la surface sombre, ce visage sans yeux au bas duquel s’ouvre une bouche salivante. À l’intérieur de celle-ci s’étire une seconde bouche, plus petite, pleine de dents reluisantes qui frappent ton crâne à toute allure, recouvrant la cuisine de rouge. GAME OVER.
***
8
En tentant de mettre le plus de distance possible entre la cuisine et toi, tu ne regardes pas trop où tu te diriges. Tu émerges dans une salle que tu ne reconnais pas et dont les murs sont recouverts d’une substance verdâtre et gluante. Tu aperçois à travers le large hublot la cause des dommages causés au Nostromo : un paysage gris et désolé, l’horizon d’une planète inconnue sur laquelle s’abat une tempête de sable métallique. Le vaisseau s’est écrasé! Et peut-être que les habitants de cette planète se sont faufilés à l’intérieur pendant ton sommeil? Tu remarques, sur le sol, de grosses protubérances ovoïdes qui pulsent lentement. On dirait des œufs… Serait-ce un nid?! À ton approche, l’une d’elles s’agite, et la masse gluante sur le dessus se déplie tranquillement.
Si tu as encore le hot chicken, va en 9.
Si tu as suivi Jonesy jusqu’ici, va en 10.
***
9
En voyant l’œuf s’ouvrir, ton premier réflexe est de lancer le hot chicken dans l’ouverture et de sortir d’ici le plus rapidement possible. Tant pis pour le snack, il y en a d’autres dans le Narcissus, la navette de sauvetage.
Il ne faudrait pas oublier Jonesy. Tu prends le temps de trouver le chat pour l’emporter avec toi sur la navette. Va en 11.
Laisse faire le chat, tu dois quitter le vaisseau au plus criss. Va en 12.
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10
Tu es momentanément distraite par Jonesy qui a décidé que c’était le moment idéal pour se coucher sur le dos et réclamer des gratouilles sur la bedaine. Vraiment, Jonesy? Ici, en plein milieu d’un nid?! Tu n’as pas vu la créature qui est sortie de l’œuf. Une espèce d’araignée géante à la peau rosâtre qui s’étire lentement, ajustant sa trajectoire pour te sauter au visage. La dernière chose que tu vois avant de perdre connaissance, ce sont les plis rouges et gluants qui s’agitent en son centre. Tu feras un très bon incubateur pour la prochaine génération de xénomorphes. GAME OVER.
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11
Tu ramasses le chat et cours à toutes jambes vers la navette de sauvetage. Ton estomac gronde, tu penses au hot chicken que tu ne mangeras pas – pas bientôt, en tout cas. Tes poumons brûlent, tes jambes se ramollissent, mais tu gardes ton objectif en tête : survivre, à tout prix. La porte scellée du Narcissus se referme et tu te prépares au décollage. Jonesy se frotte sur tes jambes en ronronnant, te remerciant d’avoir sauvé sa vie. La navette s’agite, le bruit du décollage est assourdissant. Tes ongles s’enfoncent dans le poil du chat roux que tu serres contre toi. Le Narcissus est lancé dans l’immensité de l’espace. Tu espères que quelqu’un interceptera ton appel lorsque tu seras en sommeil cryogénique. En attendant, c’est le temps de réhydrater un bon hot chicken. VICTOIRE!
***
12
Pas le temps de ramasser le chat, tu cours à toutes jambes vers la navette de sauvetage. Ton estomac gronde, tu penses au hot chicken que tu ne mangeras pas – pas bientôt, en tout cas. Tes poumons brûlent, tes jambes se ramollissent, mais tu gardes ton objectif en tête : survivre, à tout prix. La porte du Narcissus se referme et tu te prépares au décollage. Un cliquetis s’élève dans le silence de la navette. Tu cherches l’origine du bruit, sans succès. Une chose est certaine, c’est ici avec toi dans le Narcissus. Tu te diriges vers la porte, mais elle est déjà scellée et verrouillée. Par le petit hublot, tu vois les yeux verts de Jonesy qui te fixent sans émotion. Aurait-il mené le monstre dans le Narcissus ? N’oublions pas que les chats sont des créatures rancunières. Il regarde sans ciller le monstre noir t’attaquer et tacher le hublot de ton sang. GAME OVER.
Infolettre #14
Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses autrices, auteurs, créateurs et créatrices. Aujourd’hui, on se la joue nostalgique : on a demandé à Mathieu Handfield de nous raconter comment, il y a une dizaine d’années, est né le projet du livre Les cicatrisés de Saint-Sauvignac, qui existe maintenant en version audio…
Maude (Nepveu-Villeneuve) s’apprête à publier Partir de rien, on est dans le sous-sol chez elle et Maxime (Raymond) avec Benoit (Tardif) et Maurice (Vadeboncoeur) à faire des tests pour une bande-annonce expérimentale en stop-motion pour faire la promo de son livre. On teste des techniques, on dessine des affaires direct sur une grosse feuille avec une caméra qui suit le processus, j’aimerais vous dire que c’était malade, mais non, ça avait l’air du cul et on n’a jamais sorti de produit fini MAIS, jase jase jase, on se met à délirer sur une glissade d’eau avec un clou qui dépasse, sur une histoire, ou plutôt une série d’histoires, qui raconterait l’avant, le pendant et l’après d’une tragédie où toute une génération aurait glissé, se faisant trancher le dos par un clou rouillé.
Des mois plus tard, show de Godspeed You! Black Emperor (ou était-ce Silver Mt. Zion? Anyway, du post-rock), Maxime (encore Raymond) et moi on parle de cette idée qui est restée dans le fond de notre tiroir mental, celui qui est plein de cochonneries et dont on fait très rarement le ménage. On la sort de là, on la dépoussière un peu, et Maxime dit : « Ça serait cool de monter une équipe d’auteurs pour écrire ça. »
Comprenez que « monter une équipe d’auteurs » pour écrire « un roman », c’est plutôt non conventionnel. Monter une équipe pour un recueil de nouvelles, oui, c’est normal, mais pour écrire une histoire continue, ce qu’on avait décidé de faire ce soir-là pendant que, je présume, Karl (Lemieux) lançait des projections angoissantes et que les conservateurs étaient, à notre insu, en train de rentrer majoritaires au Canada – mais ça, on le découvrirait plus tard –, c’était moins commun, et c’était prometteur de beaucoup de bordel si on choisissait mal notre gang.
« OK, Jipi (Baril Guérard) il serait pas pire je crois. »
Sachez qu’à l’époque, Jean-Philippe n’avait jamais écrit de roman. Autrement dit, il me doit sa carrière.
« Sarah Berthiaume et Simon Boulerice ils seraient bons aussi pour faire ça. »
Des auteurs de théâtre : habitués de travailler en équipe, pas trop d’ego, funs dans les partys. Bingo.
Quelques semaines plus tard, on est assis pour bruncher, tout ce beau monde ensemble, dans une cafétéria du Quartier chinois à Montréal. Le fun pogne tout de suite, comme prévu, et quelques mois après, j’ai entre les mains le squelette des Cicatrisés de Saint-Sauvignac.
C’est plusieurs années plus tard que j’ai la chance de redécouvrir le livre, dans un petit studio d’enregistrement, en pleine pandémie. Je suis seul à Montréal alors que l’équipe de Transistor est à Gatineau. On ne s’est jamais vu la face. Je relis mon bout du livre et je me surprends à être ému d’une histoire qui me semble écrite par quelqu’un d’autre. Le moi d’une autre époque qui pensait vraisemblablement à des choses bien différentes du moi d’aujourd’hui – et qui était probablement encore troublé par les conservateurs, les projections de Karl ou encore sa soirée dans le petit sous-sol de Villeray à tâter le stop-motion sans succès. C’est plusieurs années plus tard, donc, que je relis l’histoire d’Hugo. Que je redécouvre ce récit qu’on a écrit à quatre, mais qui s’écoute et se répond comme s’il avait été imaginé par une seule personne. Que je réalise la chance qu’on a de pouvoir lui donner nos voix, quelque chose comme dix ans après l’avoir d’abord vu germer entre deux Pabst et trois jokes.
J’en profite pour rappeler à mes trois amis, Sarah, Simon et Jean-Philippe, la promesse qu’on s’était faite de refaire ça un moment donné. Parce que qui sait si, dans vingt ans, je serai pas en train de raconter dans une infolettre (probablement une infolettre en VR ou quelque chose du genre) l’histoire de cette idée qu’on avait eue dans une cafétéria du Quartier chinois pendant qu’on travaillait sur la prémisse d’un roman.
Bye,
Mathieu (Handfield)
Ta Mère dans tes oreilles!
Quoi écouter dans l’auto pour un road trip en Gaspésie? Dans ses écouteurs en route vers le parc Laurier, ou vers le stade pour son vaccin? Dans l’autobus vers Rouyn? Ta Mère a préparé des livres audio rafraîchissants pour vous accompagner pendant l’été!
Nouveau support pour découvrir ou redécouvrir les mêmes bons vieux mots, ces trois premiers objets audio originaux s’achètent sur leslibraires.ca (d’ailleurs, le mode d’emploi est ici, si jamais).
Sainte-Foy
Akena Okoko
Rappeur du groupe Alaclair Ensemble connu sous le nom de KNLO, Akena Okoko raconte dans Sainte-Foy, son premier livre, le récit afro-québécois de son adolescence près de Québec. Ce recueil d’instantanés du quotidien, entre l’école et le terrain de basket, les églises et les deux maisons d’une garde partagée, prend une nouvelle dimension dans sa version audio avec la valeur musicale ajoutée. Narré et mis en musique par Okoko (selon nous, un des meilleurs beatmaker au monde!) avec son acolyte Caro Dupont, ce livre audio permet une expérience unique et émouvante, une incursion totale dans cette poésie originale.
Extrait
ACHETEZ-LE – 5$ – 53:25
Musique : KenLo Craqnuques et Caro Dupont
Une production et une réalisation d’Akena Okoko
Les cicatrisés de Saint-Sauvignac
Sarah Berthiaume, Simon Boulerice, Jean-Philippe Baril Guérard et Mathieu Handfield
La prémisse de ce roman collectif, c’est un clou qui transperce le plastique de la glissade d’eau la plus à pic en Amérique du Nord. Quatre auteurs. Quatre saisons. Quatre personnages. Un village transformé par une glissade d’eau. 118 blessés. Beaucoup de cris, de larmes et de grincements de dents qui peuvent enfin être entendus! Dans la version audio, dix ans après la parution originale, se joignent les voix des quatre auteur.trice.s (qui sont aussi comédien.ne.s) et une ambiance sonore pas piquée des vers.
Ça s’écoute comme un balado où on part sur la piste d’événements surprenants. Ou comme quatre grandes entrevues avec des personnages qui ont vécu un traumatisme vraiment weird.
Extraits
ACHETEZ-LE – 5$ – 3h55:40
Musique originale : Tenaga
Réalisation : Louis-Philippe Roy
Conception sonore, montage et mixage : François Larivière
Une production signée Transistor Média
Hiroshimoi
Véronique Grenier
Hiroshimoi est un récit en fragments d’ordinaire amoureux, un livre court pour décrire un amour intense. Premier livre de l’autrice, celle-ci y décrit avec une plume acérée un amour secret parce que caché, une histoire encore plus touchante quand on l’entend sortir de sa bouche. La musique envoûtante de KROY, brillante musicienne et moitié de Milk&Bone, enrobe la voix et les mots justes de Grenier pour les élever à un autre niveau de sens. La rencontre des deux artistes, mariage parfait, offre une relecture feutrée et intime d’Hiroshimoi.
Extrait
ACHETEZ-LE – 5$ – 51:50
Musique originale : KROY
Réalisation : Louis-Philippe Roy
Conception sonore, montage et mixage : François Larivière
Une production signée Transistor Média
La méthode simple pour écouter nos livres audio
Pour l’instant, nos livres audio sont seulement disponibles à la vente sur le site leslibraires.ca. C’est un peu plus compliqué que sur Amazon, mais au moins les fichiers vous appartiennent pour vrai et l’argent va directement aux entreprises et aux créateurs d’ici.
Le fichier que vous recevrez est un MP3 qui s’écoute comme n’importe quel album de musique. Si vous préférez l’écouter dans une application dédiée au format livre audio, voici la « super simple » marche à suivre.
(On devrait peut-être pas vous dire ça, mais il est aussi possible d’écouter gratuitement nos livres grâce à Prêt numérique, l’efficace application des bibliothèques publiques.)
Pour écouter sur iPhone
À partir d’un Mac
Avant de débuter, assurez-vous d’avoir:
- Votre lien de téléchargement obtenu par un courriel de leslibraires.ca
- L’application Livres sur votre iPhone et sur votre ordinateur
1. Sur votre ordinateur, téléchargez le livre audio à partir du lien obtenu par courriel.
2. Glissez et déposez les MP3 dans l’application LIVRES.
3. Branchez votre iPhone sur votre ordinateur et, à partir d’une fenêtre Finder, cliquez sur le iPhone dans la colonne de gauche.
4. Cliquez sur l’onglet Livres audio en haut de la fenêtre et choisissez le livre audio à synchroniser.
5. Cliquez sur le bouton synchroniser en bas à droite. Après la synchronisation, le livre audio apparaîtra dans l’application LIVRES de votre iPhone.
6. Dégustez.
À partir d’un PC
Avant de débuter, assurez-vous d’avoir:
- Votre lien de téléchargement obtenu par un courriel de leslibraires.ca
- L’application Livres sur votre iPhone.
- L’application iTunes sur votre PC.
1. Sur votre ordinateur, téléchargez le livre audio à partir du lien obtenu par courriel.
2. Glissez et déposez les MP3 dans l’application ITUNES.
3. Pour indiquer à iTunes que les fichiers sont des livres audio, vous devrez, pour chaque piste, cliquer avec le bouton de droite, puis sélectionner « Information sur le morceau ».
4. Dans la fenêtre qui s’ouvre, choisissez l’onglet « Option » puis, dans le menu déroulant « Type de média », sélectionnez « Livre audio ». Répétez cette opération pour chaque piste du livre audio.
5. Cliquez sur iPhone dans iTunes. Dans l’onglet « Livre audio », synchronisez les livres audio de votre choix.
6. Cliquez sur le bouton « Synchroniser » en bas à droite. Après la synchronisation, le livre audio apparaîtra dans l’application LIVRES de votre iPhone.
7. Appréciez.
Pour écouter sur un appareil Android
1. À partir de votre ordinateur, téléchargez le livre audio à partir du lien obtenu par courriel.
2. Branchez votre téléphone à votre ordinateur et glissez les fichiers MP3 dans le dossier de votre choix sur le téléphone.
3. Sur votre téléphone, assurez-vous d’avoir une application pour lire les livres audio (Smart Audiobook Player est un bon choix)
4. Dans l’application, sélectionnez le dossier sur votre téléphone où vous avez sauvegardé vos fichiers MP3.
5. Profitez.
Infolettre #13
Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses autrices, auteurs, créateurs et créatrices. Aujourd’hui, on a demandé à Jean-Philippe Baril Guérard de vous parler de son nouveau roman, qui souffre d’un grave manque de visibilité.
La popularité est un étrange animal. Je connais pas un seul artiste qui rêve pas d’atteindre le maximum de gens possible. Inversement, je connais aussi très peu d’artistes qui n’ont jamais été coupables au moins une fois de mépriser une œuvre simplement parce qu’elle est trop mainstream. Moi le premier : j’ai été ce hipster à l’avant-garde, au début des années 2010, qui sillonnait le Mile-End sur son fixie, avec une camisole toujours un peu humectée de sueur, un anneau dans le septum, une barbe touffue, des Pabst plein son sac messager et une connaissance extrêmement pointue de tous les bands indie rock émergents. Je portais mon savoir de ce qui passe sous le radar des médias mainstream comme un badge d’honneur.
Normal : tout le monde aime l’underdog. On aime être le curateur qui découvre l’illustrateur génial qui n’a que 200 followers sur Instagram. On veut faire partie des 12 spectateurs d’une performance pop-up de l’artiste berlinois qui est de passage pour deux soirs au Centre Phi. On veut être des Élus qui ont réussi à acheter un 4-pack de la toute nouvelle IPA camerise-arachide de Messorem Bracitorium qui sera mise en vente mardi à 18h et qui sera sold out mardi à 18h03.
Le Jean-Philippe du début des années 2010 aurait sûrement contourné l’étalage de Haute démolition à l’entrée de la librairie pour aller chercher un essai de Eileen Myles dans un sombre recoin. Malheureusement, on a perdu la trace de ce Jean-Philippe quelque part pendant la dernière décennie. On le soupçonne d’être encore embarré dans les toilettes de la Casa del Popolo, et c’est peut-être mieux comme ça, parce qu’il serait très déchiré entre la joie et le mépris en ce moment.
En 2021, il nous reste le gars qui est somme toute pas mal content que son livre soit le Ice Bucket Challenge de ce cycle médiatique.
Je trouve ça cool, tout de même, qu’un livre puisse devenir un objet viral aussi instagrammable qu’une bouteille de Meinklang orange ou qu’une tente plantée en Gaspésie pendant les vacances d’été. Ça flatte mon ego, oui, mais ça signifie qu’un livre a encore le pouvoir de fédérer beaucoup, beaucoup de monde en même temps, et de susciter des discussions. (Si les gens le lisent. Peut-être que les gens l’achètent juste pour faire une story, aussi, comme les influenceurs qui paient pour monter dans un jet privé sans voler, juste pour flasher. J’admire leur pragmatisme.)
Faque ouais. Boudez pas votre plaisir, soyez enthousiastes, viralisez le livre, peu importe ce que vous lisez. Même si les auteurs en question l’admettront pas, ça leur fera plaisir.
Et si vous avez déjà lu mon livre et que vous avez raté votre occasion de contribuer à la viralité de l’objet, mais que vous avez tout de même apprécié votre lecture, je voulais vous suggérer quelques œuvres qui ont résonné chez moi et qui font écho aux thèmes ou à l’univers de Haute démolition :
- Le film Marriage Story, de Noah Baumbach, qui explore les complications inhérentes à une relation entre deux artistes qui collaborent de près.
- Le Netflix Special Inside, de Bo Burnham, qui aborde notamment la question de la santé mentale chez les humoristes.
- I’m Dying Up Here, une série créée par David Flebotte sur le milieu de l’humour de Los Angeles dans les années 70 et qui aborde l’amitié et la rivalité d’humoristes émergents.
- Les spectacles de Virginie Fortin, Richardson Zéphir, Rosalie Vaillancourt, Arnaud Soly, et sûrement une couple d’autres que j’oublie. Et suivez Suzie Bouchard et essayez de l’attraper dans une soirée d’humour. Elle a script-édité les blagues dans le livre et c’est la fille qui me fait le plus rire au monde
Aussi, est-ce que quelqu’un a des nouvelles de ce qui est arrivé à Joseph Kony? J’ai entendu dire qu’il avait beaucoup trendé sur les réseaux en 2012 et que ça avait bousculé l’ordre du monde. Sur ce, je vous laisse, je vais aller réécouter mon entrevue à Tout le monde en parle en me touchant pour une 22e fois.
Infolettre #12
Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses autrices, auteurs, créateurs et créatrices. Aujourd’hui, on pensait faire plaisir à Maude Jarry en lui offrant cette tribune, mais comme toujours, elle a décidé de se la jouer FULL ADO EMO…
Les amis chez Ta Mère (joke, ce sont trop pas mes amis) m’ont demandé de vous écrire cette infolettre afin de mousser les ventes de mon livre et de vous rappeler que cette vieille affaire publiée en 2019 va bientôt passer au pilon si vous vous grouillez pas à l’acheter. Il se trouve que je ne possède aucun garage où empiler mes échecs dans des boîtes en carton molles qui vont pogner l’humidité. J’allais gentiment refuser cette occasion en or de m’autopromouvoir avec le talent d’une vendeuse de char lorsqu’on m’a prise par les sentiments et spécifié que je serais payée pour le faire. Ayant des problèmes notoires avec l’autorité, j’ai décidé de dresser la liste des meilleures raisons pour lesquelles vous ne devriez PAS acheter Si j’étais un motel et plutôt économiser ce montant pour quelque chose d’important, comme des sacs de chips Miss Vickie’s aux cornichons à l’aneth épicés.
- Le titre est tellement long que, moi-même, je me donne plus la peine de l’écrire en entier.
- Le livre au complet parle d’un break-up. Sérieusement la pire lecture de plage pour tes vacances pandémiques à Oka.
- Ce livre a été finaliste d’absolument aucun prix littéraire.
- Avant les bons soins et l’intervention de Maxime, mon directeur littéraire, le texte contenait entre autres le mot fiel et beaucoup trop de fois le mot âme.
- Même mon ex a jamais fini de le lire.
- Aucune critique désobligeante n’en a été faite par un bully condescendant dans une revue littéraire québécoise.
- Les (deux) critiques sur quialu.ca sont unanimes : ce livre est « trash » et même « sale » (on salue Samuel et Richard xox).
- Tu peux le voler gratuitement dans une grande chaîne ou une librairie indépendante qui n’a pas à cœur les droits de ses travailleurs.
- On y retrouve 11 fois le mot chat.
- Si tu n’aimes pas les chats, je t’annonce que tu es fort probablement un psychopathe.
- Personne ne lui a octroyé 1 étoile sur Goodreads alors qu’on sait tous qu’il s’agit de la consécration ultime pour toute œuvre qui se respecte.
- 15$ pour un livre qui se lit en une demi-heure? La poésie, c’est indéniablement l’un des pires investissements quantité-prix que tu auras fait dans ta vie.
- Après plusieurs séances de thérapie, je peux désormais affirmer avec assurance aux 18 étudiants en lettres qui écoutent encore Plus on est de fous, plus on lit que ce livre existe même si Marie-Louise en a jamais parlé.
- Mes parents ont aimé ça.
Infolettre #11
Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses autrices, auteurs, créateurs et créatrices. Aujourd’hui, Carolanne Foucher nous démontre que savoir-faire langagier et dépendance aux iPhone peuvent parfois faire bon ménage…
Salut les rhums-pommes,
Ben contente D’ENFIN pouvoir rencontrer mon lectorat grâce à cette infolettre. Imaginez-vous donc que Deux et demie (mon premier livre en passant) (aussi – pour l’instant – mon dernier, mais bon, peut-être que ce sera pas le dernier, bref, qui vivra verra) est sorti le 17 mars 2020. Vous rappelez-vous du 17 mars 2020? Probablement que vous stackiez du Purell à 8,99$ pour 100 ml en pensant que l’air de l’extérieur c’était Lucifer. M’a vous dire, c’était pas le lancement le plus excitant. En même temps c’est le seul que j’ai vécu donc c’est aussi le plus excitant. Un genre de lancement de Schrödinger : excitant pis pas à la fois.
BREF : ben contente de rencontrer mon lectorat parce que, au final, j’ai tellement vu personne dans la dernière année que j’ai pas pu prouver hors de tout doute que quelqu’un avait bel et bien lu mon livre (mon premier livre en passant) (aussi – pour l’instant – mon dernier, mais bon, peut-être que ce sera pas le dernier, bref, qui vivra verra). Fait que idéalement, si vous l’avez lu, merci de vous manifester.
Au début de la pandémie, j’ai essayé d’écrire des affaires, mais finalement plus les mois ont passé et plus j’ai manqué de vocabulaire. J’en suis venue à vouloir faire de la traduction, me disant « peut-être que traduire quelqu’un je suis capable », finalement ça non plus j’étais pas capable. La seule traduction que j’étais capable de faire c’était celle de mon propre livre (mon premier livre en passant) (aussi – pour l’instant – mon dernier, mais bon, peut-être que ce sera pas le dernier, bref, qui vivra verra) sauf qu’aussi (j’avais oublié de le dire) je parle pas vraiment anglais. La seule autre langue que je connais c’est celle des nouvelles technologies alors j’ai fini par traduire mon recueil en émojis. Je voulais faire un zine qui accompagnerait le livre, qui pourrait être un cadeau aux 100 premiers acheteurs (lol je sais… sérieux je me pensais plus big que j’étais, big comme Kim Thúy, genre je sais pas ce qui m’a pris, j’étais un peu delusional au début de la pandé (imaginez si on disait « pandé » au lieu de « pandémie », ben relax)). Bref, vous comprendrez que ce projet, bien que je l’aime beaucoup, ben il intéresse personne.
SAUF PEUT-ÊTRE VOUS?
Alors voici, en exclu-pandé (!), pour vous, les gens qui lisent l’infolettre de Ta Mère, la traduction du premier poème de mon recueil en émojis.
Infolettre #10
Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses auteurs et créateurs. Aujourd’hui, c’est au tour de Jason Savard, cerveau derrière le livre Vrai parler : conversation avec le rap québécois.
Hey salut!
Mon éditeur m’a proposé de t’écrire pis ça tombe vraiment bien parce que, récemment, y a quelque chose de ben beau qui s’est passé à la télé concernant une culture qui me tient pas mal à cœur. Ça m’a donné le goût d’en profiter pour me faire un peu de pub. Qu’est-ce que tu veux, j’ai un bébé à nourrir. Je te promets que ça va être ben subtil, tu t’en rendras même pas compte.
Ça fait que là, comme pas mal de monde, t’as regardé La fin des faibles à Télé-Québec pis t’as découvert que le rap c’est pas juste des affaires incompréhensibles avec des pitounes qui se brassent les fesses.
Pis là, tu te surprends à penser des choses comme : « y’ont don’ ben l’air fins pis intéressants, les juges », « j’aimerais ça mieux comprendre le rap », « je me demande comment ça marche pour ces artistes-là ».
Pis tu te dis après que t’aimerais ça avoir de quoi comme, je sais pas, moi, un genre de livre où t’as plein de gens impliqués dans la scène d’ici qui expliquent comment ils fonctionnent, qui réfléchissent à leur parcours, qui racontent comment ils s’impliquent dans leur communauté, avec des paroles franches, pas des longues phrases alambiquées avec des mots comme « alambiqué », t’sais du vrai monde qui dit des vraies affaires, pas de filtre, comme ça vient.
Ben là.
C’est parce qu’il existe cet ouvrage-là : c’est un livre électronique qui s’appelle Vrai parler : conversations avec le rap québécois. Tu mets ça sur ton iPad pis tu vis des émotions.
Ben quin!
Pis y en a pas rien que deux trois intervenants, dans ce livre-là. Y en a quarante-cinq.
Quarante-cinq!
Pis pas n’importe qui, à part de ça. De La fin des faibles, y a tes trois juges préférés, une coup’ de participants qu’on a tous ben aimés, y a un juge de la ronde éliminatoire, y a quasiment tous les artistes qui ont donné des performances. Le beau Pierre-Yves Lord est pas là, par exemple. Y a rien de parfait.
Pis y a pas juste du monde de ton programme, là-dedans, y a d’autres rappeurs et rappeuses, y a des journalistes, des DJ, des gérants, des producteurs, des animateurs de radio… Écoute, on couchera pas ici, mais y en a, du beau monde!
Faque t’attends quoi, là? Me semble que ça serait l’fun de dépasser une fois pour toutes les opinions de boomer qui disent que le rap, c’est pas de la vraie musique. T’sais, on en a assez, des malaises. C’est fini ce temps-là.
Va à la source, laisse les vrais te parler.
-Jason